Des infos sur les plantes carnivores

La faculté de se mouvoir rapidement n’est pas strictement un don des animaux. En 1880, un fameux naturaliste, Charles Darwin (1809-1882), fait paraître son ultime bouquin, dont le titre est The Power of Movement in Plants, où il discute principalement de la possibilité des végétaux à regarder en direction du astre du jour – une faculté à en faire tomber la mâchoire parce que elle leur octroie de mieux se développer. Mais, bien qu’étant une motion admise, elle ne peut en aucun cas être appelé « rapide ». On connaît une minorité de plantes, dans les quelques 400000 espèces existant dans le règne végétal, qui sont parées d’une faculté qui laisse béat, que les anglophones appellent rapid plant movement. On peut la définir par la faculté de déplacer une partie de son agencement foliaire en un laps de temps très court, assez pour être absolument percevable à l’œil nu.

Pourquoi les végétaux usent-elles d’un tel stratagème ?

Chez les végétaux, la mouvance rapide a plusieurs desseins envisageables : La dissémination du pollen dans le biotope ou sur d’autres parties florales, de façon à déclencher la pollinisation, qui est le processus de la formation des semences. C’est donc une manière d’optimiser et de perpétuer la survivance de la race. C’est le cas notamment des plantes du genre Stylidium, qualifiées de plantes gâchettes, car elles actionnent purement et simplement leur pollen sur les insectes pollinisateurs qui atterrissent sur leurs fleurs ! La garde vis-à-vis des prédateurs ; c’est le cas de la fameuse plante réceptrice Mimosa pudica. La plus modique stimulus suscite le retrait des fanes à la suite : d’une belle plante glauque très empâtée, en une poignée de secondes, il ne semble rester que des sarments ! Aux yeux des créatures susceptibles de la dévorer, c’est alors inintéressant : ceux-ci préfèreront donc d’autres exuvies végétales qui n’ont pas la fortune de pouvoir baratiner ainsi… La prise et l’ingestion de proies carnées ; peut-être la faculté la plus impressionnante ! Les plantes carnivores ne sont pas fréquentes, et peu utilisent cette force. La dionée attrape-mouche (Dionaea muscipula) est sans conteste celle qui allume le plus la curiosité. Ses feuilles sont altérées en de véritables gueules qui fonctionnent comme des pièges à loup : une provocation des cils sensitifs qui se trouvent à l’intérieur d’un piège par un moustique déclenche une obturation de celui-ci en quelques micro-instants ! Cela lui délivrera un supplément de vitamines importants, car le substrat dans lequel croissent les plantes carnivores est souvent très pauvre…

Une évolution naturelle renversant…

Le déplacement rapide chez les végétaux est donc un extraordinaire parangon d’évolution. Leur force d’arrangement à leur biotope peut être poussée si loin qu’ils prennent des propriétés propres uniquement aux bêtes ! En observant une plante carnivore, qui peut communément bouger, et qui peut déglutir une substance organique comme le fait notre estomac, on en vient à s’interroger de savoir si on se trouve face à un végétal ou d’une bestiole… Sur Terre, on répertorie plus ou moins 400000 espèces d’êtres vivants faisant partie du règne végétal. Parmi elles, au minimum 900 sont des plantes insectivores, soit légèrement plus de 0,2%…

Mais dans quelle mesure une plante peut-elle être qualifiée de « carnivore » ?

Il existe trois conditions de base pour cela. Le végétal doit être en mesure de faire venir sur elle de petits animaux, généralement des insectes, en touchant leurs sens. La plante doit avoir la capacité d’enfermer les petits animaux qui viennent sur elle. Pour finir, le végétal doit être dotée un mécanisme pour digérer ce qu’elle a piégé, et synthétiser les sels minéraux induits par cette digestion.

Alors, par quel miracle les plantes insectivores enferment-elles leurs insectes ?

Sont décrits plusieurs catégories de pièges. Le piège de type « piège à souris », qui se clôt sans délai une fois qu’il sent que quelque chose se meut dedans, grâce à des poils sensitifs. L’unique plante à le développer est la dionée (Dionaea muscipula), appelée attrape-mouche car elle saisit presque systématiquement les mouches (qui font tout de même partie des insectes les plus réactifs !) Le piège à entonnoirs glissants, dont le fonctionnement est simple : des feuilles érigées creuses, à l’aspect incroyablement bigarré (pour évoquer une floraison), synthétisent un nectar sucré à leur sommet. Les insectes (mouches, guêpes…) viennent le déguster, puis finissent par glisser au fond de l’urne formée par la feuille. Le rebord étant excessivement lisse, il est extrêmement difficile de retourner à la surface ! Les plantes trompettes Sarracenia ainsi que les plantes tropicales Nepenthes utilisent cette technique. Le piège à colle, duquel le papier anti-mouches est tiré. C’est le cauchemar des moustiques. Ce sont entre autres les Drosera qui utilisent des feuilles recouvertes de poils gluants. Le piège à succion, plus rare, se voit chez les genres vivant dans l’eau et celles qui emploient des pièges dans le sol telles que les utriculaires et leur floraison sublime. Un excroissance ressent le mouvement d’un petit être vivant, ce qui déclenche une aspiration instantanée. L’utriculaire est ainsi considérée comme la plante carnivore la plus rapide de la Terre !

Et dans quel but les plantes insectivores se nourrissent-elles d’insectes ?

C’est uniquement pour amortir les insuffisances engendrés par la pauvreté des biotopes dans lesquels elles poussent dans la nature. Comme vous le constatez, les plantes carnivores sont un exemple d’adaptation !


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