L’Etat déboursera 134 millions d’euros pour éliminer les algues vertes

Les algues vertes de Bretagne n’en finissent pas de faire parler d’elles. Depuis la mort d’un cheval et le malaise de son cavalier, des réactions vivent se font entendre. Le ministère de l’agriculture et le secrétaire d’Etat ont présenté un projet contre la propagation de cette algue. Loin de faire l’unanimité, le problème des algues vertes bretonnes est encore loin d’être résolu.

40 millions d’euros pour 2010

Le mercredi 3 février dernier, la secrétaire d’Etat à l’écologie Chantal Jouanno, accompagnée par le ministre de l’agriculture Bruno Le Maire a présenté en conseil des ministres un plan stipulant que 134 millions d’euros seront consacrés par l’Etat français pour éradiquer complètement les algues vertes des côtes bretonnes. Le plan de lutte contre le fléau vert est prévu pour cinq ans, s’étendant de 2010 à 2014. La somme sera utilisée dans le ramassage des algues, leur stockage, leur transformation et la recherche pour une meilleure connaissance du phénomène.

Cette année, 40 millions d’euros sont prévus pour financer le ramassage et le compostage des algues. Un projet de méthanisation pour la production d’engrais et d’énergie est aussi prévu. La secrétaire Chantal Jouanno a aussi précisé que le problème sera traité en amont, les agriculteurs seront donc invités à modifier leurs pratiques agricoles, les stations d’assainissement seront normalisées… Il faut également limiter le taux de nitrate dans les rivières à 10 mg par litre si la norme préconise 50 mg par litre pour la consommation humaine. Un groupement de recherche national sera également créé pour réfléchir aux moyens de valorisation de l’algue verte.

Le plan va-t-il être bien accueilli par les principaux intéressés ?

Ceux qui sont intéressés par le projet de ramassage et de traitement des algues vertes devront en outre assurer la collecte du lisier sur leur territoire. Par ailleurs, des espaces naturels tampons seront recréés afin de ménager les cours d’eau se jetant dans la mer. Par exemple, 20 % de la baie de Saint-Brieuc sera réhabilité en prairies, en zones humides, en haies, etc. Chantal Jouanno et Bruno Le Maire présenteront prochainement aux différentes associations, aux agriculteurs et aux élus ces mesures, alors que ces derniers restent encore sceptiques.

Selon le maire de Saint-Michel-en-Grève René Ropartz, ce que l’Etat vient d’annoncer reste encore trop généraliste. A Yvette Doré, maire d’Hillion d’ajouter que le plan ne stipule pas la part qui doit être attribuée au préventif et celle prévue pour le ramassage ou la sécurité. La Fédération Régionale des Syndicats d’Exploitants Agricoles de Bretagne ou FRSEA craint de son côté que les agriculteurs soient confrontés à plus de difficultés à cause de ces mesures. Elle demande à ce que l’Etat étudie mieux les causes pour identifier les mesures les plus efficientes. Selon les écologistes, le plan est curatif mais ne lutte pas contre le fléau.


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